Depuis juin 2021, la STEP de Vidy, propriété d’Epura SA, société fondée en 2015 à l’occasion du lancement du projet de renouvellement de ses chaînes de traitement des eaux usées et des boues d’épuration, produit du biométhane, un gaz renouvelable qui est injecté dans le réseau de gaz naturel. Comment produit-on cette énergie renouvelable ? Quelle est l’importance de ce projet dans le cadre du Plan Climat lausannois et quelles sont ses perspectives de développement ?

Processus de production du biogaz 

Schéma: production de biogaz à partir de la digestion de boues d’épuration, Office fédéral de l’énergie, septembre 2012, rapport « La digestion des boues d’épuration : situation et potentiel d’optimisation 

Les boues extraites des étapes d’épuration des eaux usées sont épaissies, puis chauffées à 36°C, pour alimenter deux cuves en béton de 5'000 m3 chacune. Elles y résident une vingtaine de jours en milieu anaérobie, soit sans apport d’oxygène. Essentiellement liquides, elles sont continuellement maintenues en mouvement par des brasseurs. La décomposition des substances biodégradables, appelée digestion, s’opère alors naturellement. La digestion génère du biogaz ; le solde des boues est ensuite acheminé vers un incinérateur qui les transforme en chaleur.

Photo: Gazomètre

Quant au biogaz, il est transporté par des conduites souterraines dans le gazomètre où il est stocké. Il est ensuite dirigé dans l’épurateur pour y être débarrassé du dioxyde de carbone, de la vapeur d’eau et de l’hydrogène sulfuré. Ainsi obtenu, le biométhane dispose de caractéristiques identiques au gaz naturel, permettant son injection dans le réseau de gaz.

Photo: épurateur

Alimentation du CAD et injection de biométhane

La chaleur produite par l’incinération des boues d’épuration digérées alimente le chauffage à distance de la Ville de Lausanne.

Depuis juin 2021, l’introduction d’une étape supplémentaire de digestion dans la nouvelle filière de traitement des boues d’épuration permet la production de biogaz. L'objectif annuel de production est de 12'000'000 kWh.

Tant la chaleur que le biogaz contribuent à l’augmentation de la part disponible d’énergies renouvelables ; elles sont un modèle d’économie circulaire qui s’inscrit dans le Plan Climat de la Ville de Lausanne.